Connaître la nature de sa terre
On ne construit pas une maison avec n’importe quelle terre. S’il est impératif de choisir une terre minérale plutôt qu’une terre végétale, la terre que l’on utilise doit également être un bon liant. L’enjeu ? La solidité de la future maison. Ainsi, on considère qu’une terre propice à la construction doit contenir entre 15 et 35 % d’argile, le reste étant constitué de sable ou de graviers. Si la teneur en argile est importante, c’est parce qu’elle agit comme un ciment. Grâce à l’eau, les minuscules particules d’argile se collent les unes aux autres et permettent de transformer les grains de terre en un tout solide. Mais attention, toutes les argiles ne se ressemblent pas ! Si toutes sont chargées électriquement, certaines le sont beaucoup plus que d’autres et pourront se fissurer au fil du temps si elles ne sont pas associées à du sable ou à de la paille.
Votre terre a-t-elle trop d’argile ?
Il existe un test très simple pour avoir un bon aperçu de la teneur en argile de sa terre : celui de la boule. Pour ce faire, il suffit de faire une boule de terre en s’assurant qu’elle soit la moins humide possible. Ensuite, on laisse tomber cette boule à terre. Si la boule reste intacte, c’est que la terre contient le bon taux d’argile. Deux autres cas démontrent que la terre n’est pas propice à la construction : si la boule s’effrite, c’est qu’elle contient bien trop de sable et ne pourra assurer des murs solides. Si la boule s’écrase, elle est tout simplement trop chargée en argile. On peut évidemment venir compenser cette nature en ajoutant du sable et des graviers à une terre trop argileuse mais cela complique encore plus les opérations de construction.
Définir les différents composants : le test de la sédimentation
Enfin, un autre test très simple permet d’en savoir plus sur les différents éléments qui composent la terre que l’on souhaite utiliser. L’idée est de commencer par prélever plusieurs échantillons de sa terre dans des bocaux que l’on aura étiquetés en fonction de l’endroit choisi pour le prélèvement. Les endroits doivent donc être différents et la terre doit être minérale, donc être prélevée à au moins cinquante centimètres de profondeur. Les bocaux seront remplis à moitié de terre puis, on y ajoutera une cuillère à café de sel pour finir de les remplir avec de l’eau claire. Ensuite, il faudra remuer ces bocaux pendant une trentaine de secondes puis les reposer…et attendre ! Le test sera terminé quand l’eau sera redevenue totalement claire. À présent, il s’agit d’analyser les bocaux, c’est-à-dire de délimiter la part de sable fin (seconde couche), de graviers (au fond du bocal) et d’argile (se trouvant en haut) pour savoir si la construction est possible. À noter que si l’eau du bocal redevient claire en très peu de temps, c’est qu’elle contient pas ou très peu d’argile. Pas de doute à avoir, elle est impropre à la construction.